jeudi 18 décembre 2008

Holocaust Museum of Washington DC.

Je sais que ca peut sembler un peu étrange, mais j’écris aujourd’hui du Mexique, de l’autre cote du Rio Grande, frontière naturelle entre le Texas et le Mexique.


A Washington, il y a un musée particulièrement intéressant. C’est le « Holocaust Museum »..Ce musée est un “must see” a Washington et mérite le titre de meilleur musée de la ville. J’ajouterais que, ayant visité de nombreux musées ou expositions sur le sujet des déportations (holocauste, Khmers Rouge) et de la deuxième guerre mondiale, c’est probablement l’un des meilleurs du genre. Le musée est gratuit et l’on se voit associer, par un passeport, l’identité d’une des victimes ou des survivants de l’holocauste. Seuls les adultes et enfants de plus de 11 ans y participent (visite officiellement déconseillée en dessous). Les plus jeunes se voient proposer une visite plus adaptée sur la base de témoignages de survivants.

En effet, aucun effet n’est amoindri. Tant les détails des archives et des témoignages que les mises en scène des différentes salles alimentent une description juste et tristement macabre de l’holocauste. Ce gout du détail pourrait agacer outre-Atlantique, mais il faut bien comprendre que la vision d’horreur culturellement partagée en Europe occidentale, est bien peu connue ici. Et les mises-en-scène de la vie des camps (pile de chaussures, de cheveux, collection d’objets, reliques de Synagogues après le « nettoyage » des nazis) ou les mise en situation dans une réplique de wagon utilisé pour les déportations, rien de cela n’est inutile pour sensibiliser un peuple nord-américain pour qui la deuxième guerre mondiale est essentiellement une grande guerre (la guerre) qu’ils ont gagnée. Le nombre de musées sur le sujet, que j’ai croisé depuis (El Paso, Albuquerque), tend à prouver que cet effort nécessaire est largement conscient ici.

Les premières salles présentent la montée du nazisme, de l’après première guerre mondiale jusqu'à la déclaration de la deuxième. Puis viennent les années de guerre et la mise en place de la solution finale. Une salle tout entière est dédiée au ghetto de Varsovie. La documentation sur les moyens de propagande et leur mise en œuvre est impressionnante.

Aucun gouvernement n’est épargné. Ni la France collaborationniste, ni celui, hésitant, des Etats-Unis qui refusa l’augmentation des quotas d’immigration aux juifs et persécutés d’Europe.

En tant que Français, il est intéressant de voir réintégrer la part de notre histoire nationale dans celle globale de cette période. La résistance française est associée au mouvement de protestation d’Allemagne, de Suisse, des pays nordiques, de Pologne ou encore d’Italie. Le détachement sincère face aux événements rend remarquable ce musée.
A visiter en cas de séjour a DC.

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